Le cordonnier

Fin août 1939, un homme apporte ses chaussures à ressemeler chez le cordonnier.
Trois jours plus tard, la guerre est déclarée. Mobilisé, il part au front, et il est fait prisonnier. Libéré par les Russes en 45, il se bat avec un officier, ce qui lui vaut dix ans de Goulag. Échangé par les Américains, il se retrouve au États-Unis et s’y installe.

Et voilà que quarante ans après, il revient en France en touriste. Bien entendu, cet homme va revoir sa rue. Elle a beaucoup changé, sauf la cordonnerie qui est toujours là. Alors, par curiosité, il entre et demande au vieil homme derrière sa machine :

  • Il y a longtemps que vous êtes installé ici ?
  • Oh, mon pauvre monsieur, depuis l’avant-guerre !
  • Alors c’est à vous que j’avais confié mes chaussures à réparer ! C’était fin août 1939. Trois jours plus tard j’étais mobilisé…
    Il lui raconte toute son histoire. Et il ajoute :
  • Au fait, vous les avez peut-être encore mes chaussures ? Ce serait drôle…
  • Attendez je vais voir… fait le vieux.
    Il soulève sa trappe et descend au sous-sol. D’en bas il crie :
  • Elles sont comment, vos chaussures ?
  • Jaunes !
  • Avec des bouts carré et des lacets marron ?
  • Oui !
  • Elles seront prêtes jeudi…
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Francis Blanche Si Christophe Colomb n'avait rien découvert, Kennedy serait toujours vivant.